ATSEM et ses turpitudes
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Etre un agent territorial spécialisé des écoles maternelles ne serait pas un métier valorisé à sa juste valeur. Les professionnelles, dont 99% des ATSEM sont des femmes, ont toujours défendu leur statut qui souffre d’une méconnaissance voire d’une méprise de la part du corps enseignant et de l’administration. Elles n’appartiennent pas en effet à la grande famille de l’éducation nationale et sont cantonnées à un rôle d’employées communales. Les choses ont évolué depuis mars 2018.
Une double dépendance hiérarchique, c’est une particularité que le décret du 01 mars 2018 a donné au métier d’agent territorial spécialisé des écoles maternelles. C’est une profession qui est de ce fait polyvalente assurant le rôle d’un agent nettoyant initial à celui de l’agent éduquant. Les ATSEM ne sont donc plus de simples agents communaux qui ont pour mission de nettoyer et de préparer les salles de classe. Elles sont aussi des accompagnants éducatifs. Le concept de l’aide apportée à l’enseignant a été revu et les deux parties forment désormais un binôme.
0,6 ATSEM par classe
Le métier d’Atsem a déjà fait un bond en avant un an après le décret de 2012. Il a profité de la réforme des rythmes scolaires pour avoir un rôle éducatif. Les Atsem ont été mobilisées pour accompagner les élèves dans des activités périscolaires. Elles sont désormais incontournables dans les écoles maternelles et la demande est énorme. Plus de 95% des enfants âgés de 3 ans sont scolarisés. La norme serait d’avoir un accompagnant éducatif par classe. Pour l’instant, la moyenne ne dépasse pas 6 Atsem pour 10 classes. L’absentéisme est un phénomène à risque pour le secteur car il aggrave l’insuffisance en termes d’effectifs. Les Atsem sont souvent victimes de stress et de fatigue les poussant à observer un arrêt maladie.
Intégration difficile dans le corps éducatif
Du côté des enseignants, le rôle pédagogique de l’Atsem n’est pas vu d’un bon œil. L’accompagnement éducatif est considéré comme secondaire, le plus important c’est la classe dirigée par l’enseignant. Il s’agit désormais d’une même communauté éducative.
Cette reconnaissance finira-t-elle par sortir les ATSEM de leurs turpitudes ? Rien n’est moins sûr. La complémentarité avec les enseignants n’est pas remise en cause mais la tendance est de vouloir rappeler à ces accompagnants que leur premier rôle est le nettoyage ainsi que l’aide aux enfants pour les actes quotidiens. En réalité, dans une école maternelle, c’est bien l’Atsem qui materne et cette prise en charge particulière permet à l’enseignant de faire sa classe.
Une aide précieuse pour l’enseignant
Grâce aux Atsem, un enseignant peut avoir une double classe. Dans les petites communes, un sous-effectif des élèves ou parfois des professeurs fait que dans la même classe, on a les petites et les moyennes sections. L’enseignant ne peut pas s’occuper des deux catégories d’âge en même temps.
C’est là que l’accompagnant entre en jeu. Il a désormais une casquette d’animatrice et participe aux activités périscolaires. Malheureusement, certaines municipalités veulent transformer ces agents en femmes à tout faire dans les écoles. Elles sont assignées à des missions totalement étrangères à leur fonction comme celle de la bibliothécaire par exemple. Elles sont réquisitionnées durant les vacances scolaires pour exécuter des tâches qui ne figurent pas dans sa fiche de poste.
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