Focus sur l’accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH)
SOMMAIRE
La demande est largement en-dessus de l’offre. L’Etat a décidé de prendre le problème à bras le corps pour remédier à la situation : recruter le maximum d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH). Cette mesure fera d’une pierre deux coups : répondre aux besoins de prise en charge de jeunes handicapés en milieu scolaire et sécuriser le métier de ces professionnels anciennement dénommés Auxiliaires de Vie Scolaire.
C’est une promesse présidentielle qui ne s’est pas réalisée de manière automatique une fois Emmanuel Macron arrivé à la tête de l’Etat. Le débat législatif sur la réforme de l’accompagnement des enfants handicapés en milieu scolaire a été très animé, vu qu’il était difficile de contenter toutes les parties. L’Etat promet des recrutements massifs mais tant que le statut de l’accompagnant d’élèves en situation de handicap n’est pas normalisé, le problème demeure. Fini les rémunérations au SMIC incomplet. Il reste à relever un salaire mensuel afin de le rendre décent. Les rares AESH employés à temps plein touchent à peine 1 200 euros par mois. La perspective d’un CDI n’a pas soulevé de l’enthousiasme tant la précarité demeure.
Un nombre insuffisant d’AESH
La situation en France est relativement préoccupante du point de vue de l’égalité des chances. A la rentrée 2018, 175 000 élèves ont besoin d’un d’accompagnant des Elèves en Situation de Handicap pour suivre leur scolarité. Or, dans le métier, ils ne sont que 110 000 professionnels. Cette propension de la demande par rapport à l’offre n’a pas pourtant profité au statut des accompagnants dont certains sont obligés de s’occuper de plusieurs enfants en même temps. Ces accompagnants bénéficient d’un contrat à durée déterminée soit en tant que AVS ou AESH. La demande risque de s’accentuer puisque l’on recense pas moins de 340 000 enfants handicapés scolarisés dans le pays.
Des milliers d’emplois stables à créer
Afin d’encourager la scolarisation des enfants handicapés, le président Macron leur propose un accès à un Auxiliaire de Vie scolaire leur permettant de suivre une scolarité normale. L’accompagnant a un contrat AESH mais le grand changement n’est pas pour tout de suite.
Le CDI sera accessible après six ans d’activité. Dès 2019, quelque 12 000 emplois d’accompagnants seront créés dont une moitié censée transformer les contrats aidés et l’autre moitié composée de nouveaux contrats AESH. L’enjeu est de fidéliser les accompagnants des Elèves en Situation de Handicap qui n’auront plus à chercher continuellement un emploi stable. Cette instabilité porte préjudices aux enfants accompagnés qui doivent s’adapter à chaque nouvelle situation.
Scolariser tous les enfants en situation de handicap
Depuis la Loi de 2005, l’Etat se donne l’obligation de scolariser tous les enfants en situation de handicap. Les Auxiliaires de Vie Scolaire assuraient cet accompagnement. Il est recommandé d’inscrire l’enfant dans l’école de son quartier par commodité. Quand l’enfant a besoin d’évoluer dans un environnement médicalisé ou avec des dispositifs particuliers, une institution adhoc doit décider quel projet de scolarisation lui convient et dans quel établissement le réaliser. Les élèves handicapés sont alors de plus en plus intégrer en milieu scolaire classique pour une école dite inclusive. On leur donne ainsi une éducation plus traditionnelle que les classes spécifiques et les unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS) se généralisent partout en France.
Un Projet Personnalisé de Scolarisation
Chaque projet définit comment la scolarité va se dérouler, quelles sont les actions éducatives, psychologiques et sociales à adopter, quelles sont les mesures médicales et paramédicales à prendre. Le but est de répondre à chaque besoin particulier de l’élève en faisant appel au savoir-faire d’une équipe pluridisciplinaire. Le Guide d’évaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation (GEVA-Sco) est un des outils qui facilitent l’élaboration d’un Projet Personnalisé de Scolarisation.
Une équipe de suivi de la scolarisation facilite la mise en œuvre et le suivi du PPS et propose les aménagements nécessaires afin que l’élève puisse continuer sa scolarité. Ces aménagements peuvent être un changement d’horaires, utilisation d’équipements adaptés, recours à un moyen de communication spécifique… Autrement, l’enfant pourrait être transféré dans un autre établissement qui dispose d’un ULIS, intégrer une unité d’enseignement rattachée à un établissement médico-social ou de santé, ou poursuivre sa scolarité à domicile.
Un diplôme d’Etat d’accompagnement éducatif et social pour devenir AESH
Auparavant, le professionnel spécialiste de l’accompagnement des enfants handicapés ou présentant un trouble de santé invalidant était titulaire d’un diplôme d’Auxiliaire de Vie Sociale ou d’aide médico-psychologique. Depuis 2016, le diplôme d’Etat d’Accompagnement Educatif et Social (DEAES) permet d’accéder au métier de l’AESH. L’accompagnant peut intervenir dans une école, un collège ou un lycée.
Cet accompagnement concerne l’aide dans les activités d’apprentissage, les actes de vie quotidienne impliquant la mobilité et la sécurité, la socialisation de l’élève en renforçant sa confiance en soi et ses relations avec les autres. Il peut être individualisé ou mutualisé. Cette aide humaine se limite à des actes simples comme le déplacement et certains gestes techniques non médicaux. L’enseignement reste l’apanage de l’enseignant.
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